|
:: nocoVision Record
Of Tides :: penicilina
Les fans de ROT, et les amis d'Alexander Fleming, peuvent se réjouir, les autres
pouvant tranquillement poursuivre leurs insipides occupations, quelques 6 mois
(seulement ou déjà) après l'escapade Panamerican de Sven Piayda, nous nous retrouvons
pour savourer cette molécule protéiforme, qui n'a, soyez-en rassuré, rien d'une
moisissure de laboratoire. Navigation en mode abstract hip-hop très (très) largement
décomplexé, Penicilina témoigne d'une expérience, certes nourrie des opus précédents,
mais surtout d'une quête effrénée de nouvelles expériences. Une progression, tous
azimuts, pour un musicien, qui se méfie, comme de la peste, des restrictions volontaires,
des "confinements mentaux" qui nous sont largement dispensés, en ces temps à l'âpre
parfum obscurantiste, moyen-âgeux. Formidable coincidence chronologique, vous
n'avez pas à attendre une seule seconde, architecture chaotique et destructurée,
ces "seconds", et la video de prjct fear qui les accompagnent, sont celles d'une
collision cosmique en approche d'un oasis, aux confins d'un désert - Dépaysement
garanti! Heureuses et belles collaborations, telle celle avec Monkelmann, aka
Christopher Terhart, pour une mise en incandescence d'un texte complotiste (vorwegnahme)
et son lyric positif de la troublante Cosima - Quelques notes d'un piano fuyant,
là-bas, quelque part - mouvement. Si un arbre peut, parfois, dissimuler une forêt
florissante, que dire de l'épatant track "Remote demo", sinon qu'il soit en mesure
de constituer une cime de cette luxuriante arborescence aux tempos et breaks infaillibles
- Florilège d'atmosphères, parfaite et sensationnelle géographie des sens en éveil,
Penicilina est un album qui ne se livre pas dans l'instantanéité d'une écoute,
aussi attentive, qu'elle soit. Il est raisonnable de prétendre que cet été 2022,
ne sera pas assez long pour en venir à bout, qu'il vous fasse déjà prévoir qu'il
ne nous quitte beaucoup plus tardivement - Les pernicieux amateurs de plug & play
fast listening en feront les frais. Tant mieux. Oui, c'est ici, que se bâtit,
précisément, la totale et absolue singularité de ce nouvel opus de ROT, perturbateur
conceptuel, conjurateur de pièces qui pourraient sensiblement prétendre à l'autonomie.
“Thinking often”n'est-il pas empreint d'une élégante mélancolie qui, à elle seule,
puisse ouvrir tant de champs mémoriels - "Lift to compromise" n'a-t'il pas la
colorature de l'instant d'avant le grand saut dans une intensité? Gracile, "Pentricals"
n'est-il pas sans évoquer les prémisses d'un swing puissamment urbain? Penicilina
joue avec la palette des sentimentalités hybrides, succession complexe, l'ouvrage
d'une maturité artistique complète, sans compromis, mais aussi sans servile cruauté
à l'égard des amateurs de limites. Un romantisme moderne véritable, où l'on croise
parfois quelques fantômes, John Cage et ses préparations (Dirty sheets) ou des
clins d'oeil modérés (Revelation). Autant d'intentions et de résultats escomptés,
l'alchimie conséquente d'une possible avancée vers de nouveaux territoires aussi
attractifs (Mindset newbuild) que rassurants pour les afficionados de la quête
perpétuelle. Discret mais affirmé, Sven Piayda n'oublie jamais d'où il vient,
gardant, toutefois et constamment, un regard figé sur une ligne d'horizon ondoyante,
poreuse. Un puzzle harmonique et synthétique ( Neurol, Excentric three, Queens)
de trois décennies sonores, que vous serez heureux de citer aux amis, à qui vous
ferez découvrir cet album. Ultime, le bien-nommé "Undefined aftertaste" laisse
planer de magnifiques perspectives - Nous attendrons donc, le sourire aux lèvres.
ROT fans, and friends of Alexander Fleming, can rejoice, the others
can quietly pursue their insipid occupations, some 6 months (only or already)
after the Panamerican escapade of Sven Piayda, we find ourselves to savor this
molecule protean, which, rest assured, has nothing of a laboratory mould. Navigating
in a very (very) largely uninhibited abstract hip-hop mode, Penicilina testifies
to an experience, certainly nourished by previous opuses, but above all by a frantic
quest for new experiences. A progression, in all directions, for a musician, who
is wary, like the plague, of voluntary restrictions, of the "mental confinements"
which are largely dispensed to us, in these times with the bitter perfume of obscurantism,
the Middle Ages. Great chronological coincidence, you don't have to wait a single
second, chaotic and unstructured architecture, these "seconds", and the prjct
fear video that accompanies them, are those of a cosmic collision approaching
an oasis, confines of a desert - Change of scenery guaranteed! Happy and beautiful
collaborations, such as the one with Monkelmann, aka Christopher Terhart, for
an incandescence of a conspiratorial text (vorwegnahme) and its positive lyric
of the disturbing Cosima - A few notes from a fleeing piano, over there, somewhere
- movement. If a tree can, sometimes, hide a flourishing forest, what about the
amazing track "Remote demo", except that it is able to constitute a crown of this
luxuriant tree with infallible tempos and breaks - An anthology of atmospheres,
perfect and sensational geography of awakened senses, Penicilina is an album that
does not deliver itself in the instantaneousness of a listening, however attentive
it may be. It is reasonable to claim that this summer of 2022 will not be long
enough to overcome it, that it already makes you foresee that it will not leave
us much later - The pernicious amateurs of plug & play fast listening will make
the costs. So much the better. Yes, it is precisely here that the total and absolute
uniqueness of this new ROT opus is built, a conceptual disruptor, a conjurer of
pieces that could substantially claim autonomy. "Thinking often" isn't it imbued
with an elegant melancholy which, on its own, can open up so many fields of memory
- isn't "Lift to compromise" the coloratura of the moment of before the big leap
in intensity? Gracile, doesn't "Pentricals" evoke the premises of a powerfully
urban swing? Penicilina plays with the palette of hybrid sentimentalities, a complex
succession, the work of complete artistic maturity, without compromise, but also
without servile cruelty towards lovers of limits. A true modern romanticism, where
we sometimes come across a few ghosts, John Cage and his preparations (Dirty sheets)
or moderate winks (Revelation). So many intentions and expected results, the consequent
alchemy of a possible advance towards new territories as attractive (Mindset newbuild)
as reassuring for aficionados of the perpetual quest. Discreet but assertive,
Sven Piayda never forgets where he comes from, keeping, however and constantly,
a fixed gaze on an undulating, porous horizon line. A harmonic and synthetic puzzle
(Neurol, Excentric three, Queens) of three sound decades, which you will be happy
to quote to friends, to whom you will present the album. Ultimate, the well-named
"Undefined aftertaste" leaves magnificent prospects hovering - We will therefore
wait, with a smile on our faces. thierry massard nocovision.com
|